Cet ouvrage d’exception Buatier de Kolta, Génie de l’illusion, décrit la vie trépidante et l’œuvre géniale du « Jules Verne de la Magie ». Il y a bientôt un siècle, s’éteignait à la Nouvelle-Orléans le magicien français Buatier de Kolta. Le monde magique entra dans un long deuil dédié à ce génie. Une souscription fut lancée pour élever un monument à sa mémoire; les envieux tentèrent en vain – de percer ses secrets. Il emporta dans sa tombe la plupart de ses inventions. Aujourd’hui encore, certains de ses trucs restent inconnus. C’est en France que naquit celui qui devait trouver une place justifiée aux côtés de Robert-Houdin : Buatier de Kolta. Lyonnais, fils de soyeux, Joseph Buatier fut le premier à faire un large usage des foulards de soie, tissu léger et facile à comprimer. Il aurait inventé le faux-pouce, indispensable aujourd’hui à tout magicien. A l’inverse de Robert Houdin, Buatier de Kolta fut un grand voyageur. Il fit ses débuts professionnels à 23 ans, lors d’une tournée italienne. Puis, pendant plus de quinze années, il se produisit dans la plupart des pays d’Europe, avec un attachement particulier pour l’Angleterre. Il acquit ainsi une renommée internationale. Ensuite, il partit pour les Etats Unis où, encore une fois, il émerveilla les foules avec ses trouvailles. Les quinze dernières années de sa courte vie furent ponctuées de spectacles en France, en Angleterre et à New-York, rivalisant d’audace et d’imagination à chaque représentation. Il mourut d’une néphrite aiguë à la Nouvelle-Orléans, au cours de sa tournée américaine.
Un inventeur infatigable.
Les spectacles de Buatier de Kolta font preuve d’une invention permanente et d’un lyrisme étonnant. Il apparaissait souvent sur scène sans aucun accessoire. Il utilisait beaucoup les tirages, le fil invisible, les effets d’optique. Il a déposé plusieurs brevets d’invention, notamment concernant son illusion de la « Magie Noire Moderne » et celle du « Cocon ». Encore aujourd’hui, ces tours laisseraient pantois les spectateurs. L’héritage de Buatier de Kolta est immense. Tous les magiciens du monde ont une dette morale envers lui.
Joseph Buatier né à Caluire et Cuire (Rhône) le 18 novembre 1847, décédé à la Nouvelle-Orléans (USA) le 7 octobre 1903 (inhumé le 11 novembre 1903 au Hendon Park Cimetery de Londres, sépulture 3.295-D7).
Une des figures les plus marquantes du monde de la prestidigitation. Il s’appliqua surtout à ne présenter que des tours de son invention qui étaient toujours fort curieux et qui ont souvent étonné les prestidigitateurs eux-mêmes.
Il fit ses débuts professionnels à 23 ans, lors d’une tournée en Italie. Puis,il se produit partout d’Europe. Il acquit ainsi une renommée internationale. Ensuite, il partit pour les Etats Unis où, encore une fois, il émerveilla les foules avec ses trouvailles. Il mourut d’une néphrite aiguë à la Nouvelle-Orléans, au cours de sa tournée américaine.
Il apparaissait souvent sur scène sans aucun accessoire. Joseph Buatier est né à Lyon le 18 novembre 1847. Son père, un marchand de tissu, voulait en faire un prêtre. Joseph quitta le séminaire à 18 ans pour étudier l’art avec le peintre Elie Laurents. Joseph était beaucoup plus à son aise avec des cartes à jouer qu’avec des pinceaux. Il était en train de mystifier quelques amis dans un café de Lyon, lorsqu’il fit la connaissance de Julius Vido de Kolta, un impresario hongrois. De Kolta réussi à convaincre Buatier qu’il pourrait faire fortune comme magicien.
Buatier se lança dans l’aventure avec De Kolta comme manager. Dès lors, il prit comme nom de scène, Buatier de Kolta. Son premier spectacle eut lieu à Génève. Buatier de Kolta et son impresario continuèrent par l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Russie, les Pays-Bas, la France, l’Angleterre, et les États-Unis. En France, il s’est produit au Théâtre Robert-Houdin alors racheté par Méliès. En Angleterre, il s’est produit à l’Egyptian Hall de Maskelyne.
Buatier de Kolta mourut de la fièvre jaune (néphrite aiguë) , le 7 octobre 1903 à La Nouvelle-Orléans (États-Unis). A sa mort, la rumeur courut que tout son matériel magique avait été détruit. En fait sa femme ramena tous ses accessoires en Angleterre. Le dé grossissant fut vendu à un collectionneur du nom de Goldston, qui le revendit plus tard à Houdini, Melbourne Chrisptopher….
Aujourd’hui encore, beaucoup de ses secrets restent inconnus.
Le numéro scénique que Buatier de Kolta présenta généralement :
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Buatier de Kolta entra en scène et se présenta en tenue de soirée classique, avec un sac de voyage à la main, dans lequel, dit-il, se trouvait sa femme, ce qui leur permint de voyager à moitié prix. Il posa le sac sur une chaise. Il retira son manteau et posa son chapeau.
Sur une table se trouvait une bougie allumée. Il montra un foulard de femme en et le roula en boule et le fit disparaître. Il releva donc ses manches jusqu’aux coudes, montrant sa main vide, doigts écartés, et s’empara d’une boîte d’allumettes pour allumer la bougie et, dans le geste d’attraper la flamme entre ses doigts, il la moucha et en sorti le foulard.
Il prit ensuite une caricature d’un magazine français et la réduisit progressivement à la manière des cartes diminuantes, jusqu’à disparition totale.
Il prit un jeu de cartes qu’il plaça, après un mélange, dans un verre vide, puis il demanda qu’on lui nomme un certain nombre de cartes et les fit s’élever aussitôt du jeu. Pour finir, il fit jaillir toutes les cartes du jeu jusqu’à épuisement.
Il prit maintenant deux carrés de papier de soie, un vert et un noir, d’environ 20 cm, cachant derrière eux un paquet de petits drapeaux également en papier, enveloppés dans une feuille noire. Après avoir froissé les carrés en boule, il produisit les drapeaux et les lança aux spectateurs assis devant la scène et en final il produisit un grand drapeau en tissu avec une hampe des quelques petits fanions qu’il lui restaient en mains. Le grand drapeau final mesurait environ 45 cm x 60 cm.
Il montra ensuite une grande feuille de papier fort, gaufré, faisant approximativement 60 cm x 60 cm. Il forma un cornet et en fit surgir une grande quantité (environ 500) de fleurs (à ressort) !
Puis il annonça qu’il allait présenter sa femme. En conséquence. craignant d’être maladroit, il pria son assistante d’ouvrir très soigneusement le sac de voyage qu’il avait placé. en entrant, sur la chaise.
Elle l’ouvra et n’y trouva qu’une sorte de boîte ou de dé. Il lui demanda de sortir l’objet.
Auparavant, il avait montré une petite table carrée de 82,5 cm de côté, supportée par quatre pieds minces d’à peu prés 45 cm de hauteur et dépourvue de toute préparation, avait-il souligné. Il déplaça cette table vers la gauche de la scène, à 70 cm environ devant une table de cuisine ordinaire, restée en retrait.
Il prend la petite boîte (cube d’environ 25 cm d’arête) et la posa au centre de la table basse, à l’arrière de laquelle ils fixèrent, avec son assistante, des éventails japonais géants qu’ils ouvrirent de manière à former un paravent.
Il fit alors une passe au-dessus de la boite et voilà qu’elle se mit à grossir pour occuper toute la surface de la table Son assistante et lui l’enlevèrent pour la mettre à l’écart sur la scène et on aperçut sa femme qui s’éventa, assise, vêtue en japonaise.
Il invita à observer attentivement sa femme car il allait la renvoyer dans le néant aussi vite qu’il l’en avait sortie, Il étendit deux journaux sur le sol, plaça dessus une chaise, et l’y fit asseoir Il étendit à plusieurs reprises un voile au-dessus d’elle, puis l’enveloppa définitivement en enserrant sa tête pour montrer sa présence. Il recouvrit également ses pieds. Il se releva aussitôt, poussa un cri, arracha le voile (qu’il jeta à l’écart) et sa femme avait disparu !
Il lui arrivait de remplacer le tour des « Fleurs au Cornet » par l’effet suivant des assiettes aux foulards : il montra deux assiettes creuses qu’il posa sur la table, renversées l’une sur l’autre. Il prit ensuite un foulard et le fit disparaître (manches relevées jusqu’aux coudes), puis un foulard vert qu’il escamota de même, Il retourna aussitôt vers la table, ôta l’assiette du dessus et montre les deux foulards, bien étalés, dans celle du dessous.
Il faisait aussi, au lieu d’effectuer les cartes montantes, un autre tour de cartes : il lança plusieurs cartes dans l’espace tel un boomerang et il en envoyait ensuite quelques-unes dans le public et fait une cascade avec le reste sans prêter attention à ses mains qu’il tenait bien écartées l’une de l’autre (son jeu ressemble fort au « Jeu Electrique »). Soudain, il développa un grand foulard blanc à la place des cartes, (Durant ce tour, il parla de culture physique, révélant qu’après plusieurs cascades, à force de se pencher pour ramasser mes cartes tombées à terre, il dut s’essuyer avec une serviette tant il transpirait).
[/fourcolumns] Le spectacle dura en moyenne 30 minutes.
Dans sa longues carrière, Buatier n’acheta jamais un truc. Tout ce qu’il produisit fut créer et exécuté par lui. Comme inventeur, il mérite d’être placé immédiatement après Robert-Houdin. Ses principales créations furent : le voyage des foulards dans la carafe, le cornet aux fleurs, la cage éclipsée, la main qui dessine, le cocon, la disparition d’une femme à la chaise, black Art, le dé grossissant, l’échelle, etc.
- Les grands principes inventés par Buatier de KOLTA et toujours utilisés de nos jours :
- La tête de hareng (tirage pour foulards, pièces et petits objets).
- Les fleurs à ressorts.
- Les effets de foulards (il fut un le premier à utiliser des foulards en soie).
- La cage éclipsée.
- La fontaine de cartes.
- Les cartes diminuantes et grissisantes.
- La multiplication des boules de billard .
- Black Art (lumière noire).
Certains spécialistes lui crédite aussi le FP dans sa version moderne (le FP était utilisé avant comme un simple tube noir avec une forme vague en forme de doigt…)
Source : Buatier de Kolta, Genius of Illusion par Peter Warlock.
De Buatier de Kolta, ils ont dit… <
- Ce fut le plus fécond inventeur du XIXe siècle dans le domaine de la magie.G. Arnould, dans L’Illusionnsite, juin 1913.
- L’Escamotage d’une Personne Vivante : je peux vous dire sans la moindre hésitation que cette illusion est considérée par tous les magiciens professionnels comme l’illusion la plus parfaite et la plus étonnante jamais conçue.Charles Bertram, lsn’t it Wonderful, 1896.
- Son spectacle différait des autres. Ses tours étaient originaux, et nombre d’entre eux n’ont jamais été imités pour la simple raison que les autres prestidigitateurs n’avaient pu en percer le secret.Times Democrat, 1903.
- L’Escamotage d’une Personne Vivante est une illusion très étonnante qui éclipse par son adresse et sa rapidité tout ce qu’il est possible d’imaginer. Morning Advertiser, 23 décembre 1886.
- Il y a quarante ans, les magiciens et les passionnés de magie de New-York ont vécu un grand moment : la première représentation en Amérique de Buatier de Kolta au musée Eden dans la 23e rue. Aucun mot ne saurait traduire l’enthousiasme que cet événement déchaîna parmi nous.Elmer Ransom, in The Sphinx (décembre 1932)Un ouvrage, historique…mais aussi technique.
LIVRE RARE
Buatier De Kolta. Génie De L’Illusion, Peter Warlock
Editeur : Joker De Luxe – Date : janvier 1997. Paris magic (1997). Académie Georges Proust (1997)
Langue : Français. ISBN-10: 2950741789.NOTES SUR L’EXEMPLAIRE
- Buatier de Kolta, Génie de l’Illusion a été écrit par Peter Warlock, historien de la magie américain réputé, après de longues années de recherche acharnée. L’édition Française est complétée par l’expert en magie lyonnais Hjalmar, qui dresse en annexe l’état le plus récent des connaissances que l’on a sur Buatier de Kolta, ainsi que son arbre généalogique. Mais ce livre fourmille aussi de révélations techniques : la plupart des illusions du Maître sont expliquées dans le détail avec force dessins. Un long passage, écrit vers 1912 par la veuve du magicien, Alice Mumford, apporte de nombreuses précisions sur le fonctionnement de certaines illusions, confirmant l’esprit hyper-créatif de Buatier de Kolta. Au final, Buatier de Kolta, Génie de l’Illusion se dévore comme un roman !Un superbe ouvrage à tirage limité.Buatier de Kolta, Génie de l’Illusion, de Peter Warlock.
- Traduction française de Daniel Rhod et Philippe Saint-Laurent, coéditée par l’Académie de Magie, Joker Deluxe & Paris Magic. 216 pages, format 250 × 180 cm, plus de 120 photos et figures. Dépôt légal : juin 1997. Le tirage est de 600 exemplaires numérotés dont 100 hors commerce numérotés de 1 à 100. Exemplaire unique et exceptionnellement rare : N°6.